- rutilance
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• 1851; de rutilant♦ Littér. Caractère, aspect, éclat de ce qui est rutilant. ⇒ brillance, rutilement. « une sombre rutilance d'icône » (Leiris).⇒RUTILANCE, subst. fém.A. — 1. [Corresp. à rutilant II A 1 et 2] Caractère de ce qui est rutilant, d'un rouge éclatant ou de tons lumineux; au plur., coloris très vifs. Synon. chatoiement, diaprure, pourpre, resplendissement, rutilation et rutilement (dér. s.v. rutiler); anton. décoloration, lividité. Ces pages que le temps a jaunies déjà, où l'écriture pâlit, où les corrections à l'encre rouge, seules, ont gardé leur couleur, la rutilance des jours printaniers, des matins étincelants (PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p. 207). Le mail de Saint-Pierre, dont les platanes perdaient sans hâte leurs feuilles, éclatait de toute la lumière des ors et des roux. (...) entre les collines couvertes de rutilances pareilles, flottait une brume (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 516).2. [Corresp. à rutilant II A 3] Caractère de ce qui brille vivement; au plur., éclats de lumière, reflets. Synon. brillance, éblouissement, étincellement, flamboiement, fulguration, miroitement, rayonnement, scintillement; anton. matité, obscurité. Oui, pour mon œil épris d'ombre et de rutilance, Ils ont [les reflets] tant de souplesse et tant de nonchalance (...) Qu'après qu'ils ont passé mon regard s'en souvient (ROLLINAT, Névroses, 1883, p. 11). Dès que se montrait le soleil, paillettes, irisations et rutilances éclataient, jaillissaient sur le sable et sur les pierres, les trous d'eau reflétaient le ciel (QUEFFÉLEC, Recteur, 1944, p. 95).B. — P. anal. ou au fig.1. [Corresp. à rutilant II B 1] Caractère de ce qui est épanoui, florissant. Synon. opulence, prospérité. Ô les farces de ma jeunesse! Ô les danseuses que j'entretins dans la rutilance de mes vingt ans! (BLOY, Lieux communs, 1902, p. 244).2. [Corresp. à rutilant II B 3] Vivacité, audace, richesse de pensée ou de style. Certains littérateurs modernes veulent que la présentation matérielle de leur œuvre exprime leur état d'âme (...) avec ses espoirs et ses retraits, ses rutilances et ses pâleurs (BENDA, Fr. byz., 1945, p. 46).Prononc. et Orth.:[
]. RODENBACH, Règne sil., 1891, p. 79 et HOURTICQ, Hist. art, Fr., 1914, p. 333: rutilence. Étymol. et Hist. 1. 1851 « coloris rouge éclatant » (BARBEY D'AUREVILLY, Vieille maîtresse, I, II ds ROB.); 2. 1883 « vif éclat » (ROLLINAT, loc. cit.). Dér. de rutilant; suff. -ance. Fréq. abs. littér.:10.
rutilance [ʀytilɑ̃s] n. f.ÉTYM. 1851; de rutilant.❖♦ Littér. Caractère, aspect, éclat de ce qui est rutilant. ⇒ Rutilement.1 Ce bouillonnement d'un sang qui arrosait si mystérieusement ce corps flave, et qui trahissait tout à coup sa rutilance sous le tissu pénétré des lèvres (…)Barbey d'Aurevilly, Une vieille maîtresse, I, II.2 (…) tantôt une sombre rutilance d'icône, tantôt les riches couleurs d'un marché oriental.Michel Leiris, Frêle bruit, p. 88.
Encyclopédie Universelle. 2012.